Sarevok était assis dans son palais de Nuuk, les mains posées sur ses yeux, la tête baissée. Il avait envoyé une missive au centre de clonage allié, car son frère Koveras avait disparu depuis 2 jours du front.
Il attendait patiemment une réponse, quand son COM-link sonna.
Il brancha celui-ci sur l'écran géant et appuya sur le bouton permettant d'enclecher la conférence Audio-Visuel.
Sur l'écran apparu le Maréchal Nelfou, à coté de lui, le Professeur Fitz Fluss. Il remarqua un corps sur une table plus loin. C'était celui de son frère inanimé.
Nelfou dit alors :
-"Sare, j'ai une mauvaise nouvelle. Apparemment votre frère s'est fait tué par une quinzaine de coups de double Sabro-Lazer. De plus, les blessures ouvertes montrent une certaine propriété énergetique contaminante détruisant les cellules vivantes à une vitesse phénomale. Le système ADN de votre frère est touché, nous n'arriverons pas a le cloner. J'ai préféré aller voir moi-même, avec le Professeur pour analyser la situation...."
et continua :
-"Je suis désolé."
Sarevok se releva, marcha autour d'une table en verre basse posée sur un tapis d'orient, et se retourna vers le Maréchal d'un air sévère.
-"Maréchal, je dois vous dire que je ne regrette pas la mort de mon frère. Il attendait sa mort car c'était le seul moyen qu'il ait un peu la paix. Je regrette juste de ne pas avoir été à ses cotés pour mourir ave lui. Par conséquent, je vous annonce aujourd'hui, que j'abandonne toutes mes fonctions de Général et de Soldat, mon palais est maintenant le votre, faites en bon usage."
Sarevok put voir le visage du Maréchal se décomposer et continua :
-"Je demande a ce que le professeur Fitz Fluss trouve le procédé qui a mit mon frère dans cet état. Je veux qu'il m'administre la même chose. Ce n'est pas un suicide Maréchal, juste que je ne peux pas me permettre de rester dans ce monde, ou chaque fois que je prends un peu de repos, des milliers de visages de mes soldats, morts, et des ennemis morts au combat me hante."
-"Je vous interdis aussi de trouver un procédé permettant mon clonage futur, c'est le seul Ordre Maréchal que je vous donnerais jamais."
Sarevok arracha ses gallons, les jetta dans le feu de la cheminée plus loin. Il se retourna alors vers Nelfou.
-"Vous expliquerez vous-même la situation a mon père après que tout ceci soit fini, je ne tiens pas à ce qu'il arrete le processus. Je ne peux pas vivre en Civil! Je suis un soldat jusqu'au bout et je serais fidèle à l'Alliance à jamais."
Le Maréchal resta bouche-bé, apparemment interloqué par une telle nouvelle. Le professeur Fluss était déjà parti préparé la requête du Général : il s'agitait au fond de la salle autour d'un microscope et d'une éprouvette.
Sarevok poussa sur un des multiples boutons de son com-link. Cinq secondes plus tard, un de ses gardes personnel entra dans la pièce. Ce dernier jetta un coup d'oeil vers l'uniforme de Sarevok, et regarda vers l'écran géant et pu voir le Maréchal. Il se mit aussitôt au garde-a-vous.
Sarevok prit la parole :
"Major, affretez un hélicoptère, nous partons directement vers le laboratoire X-201"
Le Major se retourna vers l'écran, et Nelfou lui fit un signe de tête.
"Bien! (avec une hésitation) Monsieur!".
Sarevok se retourna vers l'écran géant. Regarda pour la dernière fois Nelfou, et se mit au garde-a-vous et coupa la communication.
Le 29 Mars 2157, 11h37 du matin.
Je conduisais le Général vers l'Hélicoptère. Ca ne faisait que quelques mois que j'avais été désigné comme un des gardes de son palais par le Maréchal Nelfou.
Mon grade à la Police Militaire est celui de Major, je m'appelle Alexeï Dimitrov.
Je ne pouvais m'empêcher de regarder le Général. Les traits de son visage le trahissaient. Je pouvais ressentir en lui une profonde tristesse mais également une détermination hors du commun. Je ne connaissais pas vraiment l'homme derrière le Général, il ne laissait jamais transparaître d'émotions. Pourtant lorsque nous sommes arrivés sur le toit du bâtiment 3, là ou l'hélicoptère attendait, je pus déceler une larme lorsque le général Sarevok prit place dans l'hélicoptère.
Est-ce que la mort lui faisait peur ? Je doute que ce soit le cas. Cette larme avait un sens bien plus profond que ça a mon avis. D'après les échos que je recevais des soldats venant le voir dans le palais régulièrement, le Général n'avait qu'un amour... l'amour de son armée. Il avait à maintes fois refusé de s'engager dans une liaison avec une femme, car comme disait ce Colonel, surnommé Elcho666, qui était passé au palais : "cet homme n'a d'amour que pour ses hommes et son armée".
L'hélicoptère prit son envole au moment ou je m'arrêtais sur cette pensée.
Le 29 Mars 2157, 11h52 du matin
Je restais assis à contempler le paysage, tout en détournant mes yeux, des fois, vers cet homme étrange qui avait choisi de précipiter sa mort plutôt qu'attendre qu'elle arrive d'elle-même.
Un frisson de stress parcouru toutes mes vertèbres lorsque mon COM-link vibra, je ne l'avais pas entendu, le bruit de la sonnerie était couvert par le mouvement continu des pales de l'hélicoptère. Le COM-Link s'arrêta de vibrer tout aussi subitement. Je jetai un coup d'oeil vers le Général, il regardait de l'autre côté et il avait l'air plongé dans ses pensées.
Je bougeai alors le bras discrètement pour voir ce qui s'était affiché sur l'écran. Il s'agissait d'un message du Maréchal Nelfou. Son message disait : "Le Général Angelus, père du Général Sarevok, est en route. Il devrait être à destination avant vous, faites comme si rien ne se passait et escortez-le jusqu'au laboratoire. Je vous demanderais d'agir avec la plus grande attention, Major".
Mes yeux se déplacèrent d'eux-mêmes, je sentis alors mon coeur faire un bond dans ma cage thoracique. Le général me fixait. Il ouvrit la bouche pour la première fois depuis que l'on était parti.
Il ouvrit la bouche pour la première fois depuis qu'on était parti : "Alors ce message ?"
Mon cerveau tournait a 200 a l'heure. Je ne doutais pas qu'il sentait que je mentais, s'il avait pu déceler la vibration ou le bruit d'où il était. Je répondis subitement : "C'est ma femme, monsieur!"
Il répondit par un simple : "Ah...", et se détourna à nouveau.
Le 29 Mars 2157, 12h32 de l'après-midi
L'hélicoptère se posa, on ne sentit même pas la secousse. Il devait s'agir d'un pilote d'exception. Pendant le trajet, il s'était retourné pour dire qu'un petit malin essayait de toucher l'hélicoptère à coup de lance-grenade... Le général avait esquissé un sourire.
le 29 Mars 2157, 12h34 de l'après-midi
On était en marche vers une porte blindée donnant dans la montagne. J'avais vu des films là dessus, mais apparemment ça existait. Je savais qu'il existait certains complexes militaires dans les sous-sols mais dans une montagne...
Le Général posa sa main sur un pad se situant à droite de la porte, et composa un code et dit : "Général Sarevok, Matricule 3541, code Angelus, quatre Alpha Gamma". Un haut parleur cracha : "Accès autorisé, bienvenue Général Sarevok".
La porte s'ouvrit, et franchement, je n'ai jamais vu un complexe militaire de cette taille. Il y avait des centaines de personnes en uniforme blanc, des scientifiques apparemment.
Je suivais le Général, quatre gardes sur notre chemin se mirent au garde-à-vous, ils étaient armés lourdement, M-60 et armures lourdes. Un d'eux nous emboîta le pas.
Quelques minutes plus tard, on se retrouva devant un champ de force. Je n'en avais jamais vu, c'est le top de la technologie alliée en matière de sécurité.
Celui-ci se désactiva dès que le Général approcha. Il y avait 3 personnes derrière ce champ de force :
La première était à gauche, la deuxième au milieu, et une troisième à droite. Celle se trouvant à droite était le professeur qui s'agitait derrière le Maréchal lorsque je suis arrivé dans le bureau du Général Sarevok. Celle du milieu était le Maréchal avec l'air grave. Celle de gauche était une personne qui ne pouvait être que le père du Général Sarevok vu la ressemblance dans les traits du visage.
Je n'eus pas le temps de réagir avant que le Général Sarevok prit mon arme, et la pointa vers le Maréchal.
Il avait l'air furieux. Le Maréchal fit le signe militaire a tout le monde de ne pas bouger. Il s'avança alors, et prit le canon du M4A2 dans sa main, sûr de lui.
Sans lâcher l'arme, Sarevok dit : "Vous m'avez trahi Nelfou, comment avez-vous pu!"
Il lâcha l'arme... et se dirigea vers la sortie. Angelus attrapa le bras de Sarevok et l'emmena...
Ce fut la dernière fois que je vis le Général Sarevok.
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« Je me nomme John Alfred Mckully Flint et mon frère d?armes, de sang et génétique s?appelle Joshua Smith. J?aimerais entrer dans l?EMA. »
Les deux hommes s?étaient présentés à la réception de la Tour Maréchesque de Nuuk, habillés militairement, leurs visages étant d?une sévèrité peu habituelle. Ils portaient tous les deux un M-60 accroché par une bandoulière dans leur dos. D?habitude les gens n?entraient pas dans le batiment avec une arme, sauf les gardes. Mais ces derniers n?avaient pas osés s?interposer.
La réceptionniste donna un formulaire d?inscription aux deux hommes, et ajouta : « Vous devrez vous présenter au 132ième étage afin de rendre ce formulaire au Colonel Slavick »
J.A acquieça.
Suivi de Joshua, ils se dirigèrent vers l?ascenceur. Un garde s?interposa.
« Vos armes s?il vous plait », ordonna-t?il.
J.A et Josh se regardèrent, un sourire aux lèvres. J.A fit un pas vers l?avant et prit son arme dans son dos :
« Major, pensez-vous vraiment être capable de nous arreter ? Vos amis à l?entrée nous ont déjà laissés passer et dans cette situation...vous êtes seul ! »
« Donc s"il vous plait, nous ne voulons pas causer de problèmes, veuillez nous laisser passer ! »
Le major les regarda interloqué. Il y avait quelque chose chez cet homme qu?il reconnaissait mais il ne pouvait pas remettre la main dessus.
Le major se poussa sur le côté, et laissa passer les deux hommes.
« Voila qui est bien Major. Veuillez néanmoins alerter vos petits copains à l?étage 132 que nous arrivons, et veuillez aussi alerter le Colonel Slavick »
Ils prirent l?ascenceur qui les questionna :
« Destination ? »
J.A répondit :
« 132ième étage »
Les portes se refermèrent et quelques secondes plus tard ils étaient arrivés à destination.
D?un pas sûr, ils se dirigèrent directement vers le bureau du Colonel, qui les attendait, avec 4 gardes à ses cotés.
Ils poussèrent la porte sans prendre la peine de frapper et J.A dit simplement :
« Voici les formulaires Colonel, veuillez nous accepter dans votre compagnie. Je n?ai, néanmoins, pas énormément de temps à vous consacrer, je monte voir le Maréchal de ce pas ».
Slavick les regarda avec un air grave, il avait l?air pensif. Il semblait reconnaitre aussi quelque chose chez ce J.A. Mckully Flint, mais il ne pouvait pas non plus mettre la main dessus. Les quatres gardes attendaient un ordre de leur supérieur, celui-ci leur ordonna de laisser faire. Slavick ne savait pas trop pourquoi, mais il avait une certaine confiance en ces deux hommes.
Ce dernier répondit :
« Votre inscription est dors et déjà validée soldats».
Quelques minutes plus tard, ils étaient arrivés au dernier étage de la tour.
Nelfou était là, en train de faire les 100 pas. Il avait entendu parler de ces hommes, et avait déjà fait le rapprochement. Il avait ordonné à ses gardes de les laisser entrer. Il aperçu le dénommé J.A en premier, et il reconnu aussitôt les traits de Sarevok en lui.
Les deux hommes mirent un genou à terre chacun et s?inclinèrent.
« Maréchal », dit alors J.A.
« Général », répondit Nelfou.