par Historien » Sam Sep 09, 2006 4:22 pm
Quelques mois plus tard
Hopital militaire sélénite L-23F, quelque part en Australie orientale.
Qui suis-je ?
Bip . . . bip . . . bip . . .
Le premier son que perçoit Arion depuis des mois est celui de son c?ur, reproduit électroniquement sur la machine branchée à ses pulsations.
Ou suis-je ?
Quelques secondes sont nécessaires au cerveau du soldat pour faire le ménage dans son esprit, que de long mois de coma ont embrumés. Une grimace apparaît sur ses traits lorsque son odorat se remet en marche et qu?il perçoit le relent environnant, mélange de vomi, d?urine et de sang.
Un hôpital militaire ? qu?est ce qui m?est arrivé . . .
Ses yeux s?ouvrent, offrant à sa vue une jeune infirmière plutôt mignonne. Elle s?affaire autour du jeune homme, contrôlant ses variables avec intérêt tout en prenant des notes sur un feuillet de quelques pages, elle ne semble pas avoir remarqué le réveil de son patient. Arion ouvre la bouche, mais aucun son ne sort, seulement un raclement de gorge.
L?infirmière se tourne vers lui, un sourire sincère apparaît au coin de ses lèvres quand elle se rend compte qu?il est réveillé.
- Enfin, vous voila ! N?essayez pas de parler, vous êtes intubé ! Et n?essayez pas trop de bouger non plus.
La jeune femme note quelques lignes de plus sur le dossier, lève les yeux vers une horloge fixée au mur, écris quelques mots puis referme le dossier.
- Je pense que vous avez deviné que vous êtes dans un hôpital, Arion. Vous êtes ici depuis déjà plusieurs mois, vous nous avez beaucoup inquiétés. Mais ne vous inquiétez pas, nous nous somme bien occupés de vous !
Elle se fout de ma gueule ou quoi... depuis quand l?armée chouchoute ses hommes comme ça . . .
Un nouveau sourire chaleureux apparaît sur le visage de l?infirmière, qui semble mal interpréter le regard interrogateur d?Arion, elle prend place sur le bord du lit et ouvre le dossier d?Arion, tout en affichant une petite mine réjouie et curieuse.
- Alors... Normalement je n?ai pas le droit de lire cette partie de votre dossier, mais je vais faire une exception parce que vous devez vous poser pleins de questions, que vous êtes très mignon, et que je suis très curieuse ! Vous vous appelez Arion, vous avez 22 ans, vous êtes Commandant dans l?armée sélénite...
Le grand sourire de l?infirmière semble s?effacer quand elle lit cette ligne, la crainte se lit un court instant dans ses yeux, tandis qu?elle prend conscience qu?elle est en train de lire des informations confidentielles qui ne la regarde pas, devant un gradé de l?armée.
- Ho mon dieu ! Commandant je suis désolée je n?aurais pas du, je savais bien que je n?avais pas le droit de...
Commandant ? Moi ? C?est quoi ce délire...
Arion attrape le poignet de l?infirmière quand elle commence à se relever, délicatement, pour l?inviter à rester. Son regard se veut rassurant, il tente même un léger sourire, malgré l?effort que lui coûte chaque mouvement.
- Je... Vous voulez que je continue ?
Le jeune homme hoche la tête.
- Bien... L?infirmière reprend place sur le bord du lit, l?air un peu paniquée, mais décidée à obéir à l?ordre, tout en continuant de satisfaire sa curiosité.
- Alors.. d?après ce que dit ce dossier, quand votre barge s?est écrasée, vous étiez encore sergent.. Je n?étais pas censé vous apprendre votre promotion, je crois... Mais les raisons de celle-ci ne sont pas expliquées dans ce dossier. Ah oui ! Je ne vous ai pas dit ! C?est en effet une barge lunaire qui s?est écrasée, la raison de votre présence ici. Apparemment, ce serait un missile continental impérial. Mince alors... le pilote de votre barge devait vraiment pas être doué, mon frère ? il est pilote - m?a raconté une fois qu?il était très facile d?éviter un missile conti...
Devant le regard d?Arion, l?infirmière décide de zapper l?histoire de son frère le pilote et reprend le résumé du dossier.
- Excusez moi je m?égare... Je disais donc que votre barge s?est écrasée. Vous étiez un des survivants de l?appareil, parmi ceux qui n?ont pas eu le temps de se parachuter. Il y a eu 12 blessés et 56 victimes, dont 25 non clonables...
La jeune femme est prise d?un frisson.
- Des jeunes, une fois de plus... jusqu'à quand l?armée nous volera nos enfants...
Elle rougit soudainement, prenant conscience une fois de plus de sa maladresse, devant un gradé.
- Je... Ce n?est pas ce que je voulais dire commandant...
Arion ferme les yeux et fait non de la tête, lui signifiant que ça n?a pas d?importance, puis il fais un nouveau signe de tête vers le dossier pour l?inviter à continuer.
Quand est ce qu?elle va me dire quel jour on est... Et ou je suis exactement...
- Ou en étais je... Je pense que c?est tout, après votre accident on vous a soigné en Russie, puis on vous a rapatriés ici.
Arion la regarde avec insistance, mais elle ne semble pas comprendre ce qu?il essaye de lui dire, puis un éclair de génie semble enfin la traverser.
- Ah oui ! Ici, en Australie, bien sur. Et nous somme le 9 septembre . . .
... 3 mois dans le coma, je suis commandant, je suis en Australie ...
- . . . Apparemment, vous avez été affecté a la Ruche, selon vos souhaits, si j?en crois ce dossier . . .
. . . Et je suis à la ruche. Comment est ce possible, pourquoi m?a-t-on gradé durant mon coma... Ce serait une sorte de récompense pour avoir été blessé ? Non, ce n?est pas possible, j?ai jamais entendu parler de ça... Ou alors peut être qu?un gradé m?a remarqué aux entraînements et qu?ils ont finalement accédé à ma demande...
- . . . Je vais vous laisser à présent, j?ai encore beaucoup de travail, je reviendrai vous voir plus tard commandant, reposez vous bien !
L?infirmière fait un petit signe de la main au soldat, qui la regarde d?un air perdu, elle comprend alors qu?elle a oublié une information capitale.
- Mince, j?oublie le plus important ! Elle ouvre de nouveau le dossier. Vous avez eu beaucoup de chance pendant l?accident, vous vous êtes simplement fêlé quelques cotes, et puis il y a eu le traumatisme crânien évidemment, qui a causé votre coma. Ca aurait pu être bien pire. Vous pourrez sortir d?ici quelques jours !
Avec un dernier sourire, témoin de l?éternelle bonne humeur de la jeune femme, celle-ci quitta la chambre, laissant Arion seul avec ses interrogations.